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La souplesse est une drogue !
On n’en a jamais assez…
Oui, la souplesse est addictive, car plus on en a, plus on en veut. C’est au hasard d’une lecture sur les réseaux sociaux que j’avais vu un commentaire allant dans ce sens. Cette idée m’a marquée et me hante depuis, car elle rejoint un genre de mantra que je tiens de mon père : « le mieux est l’ennemi du bien ». Elle a même profondément changé ma pratique du yoga. Je vous explique ici pourquoi, car j’aimerais partager cette réflexion avec vous.
La quête de mobilité articulaire et ses limites
Les capacités du corps humain sont étonnantes et parfois même, infinies. La sensation grisante de parvenir à aller toujours plus loin, avec le travail, la méthode et le temps pourrait bien être une quête sans fin voire, un ticket vers la désillusion. Alors où se situe la limite ? À la blessure ? Au vieillissement ? Au découragement ? À la décision ?
Lorsque l’on assiste aux prouesses de certains yogis, on peut être tenté de les qualifier de contorsionnistes. Nombreux sont les pratiquants de yoga qui rêvent d’atteindre ce niveau de flexibilité, moi la première. Du moins, c’était moi, avant…
J’ai même été jusqu’à suivre des cours de contorsion. Mon rêve était de conquérir la posture de yoga de « la roue », appelée Chakrasana en sanskrit, dans sa version la plus avancée (illustrée sur la photo suivante).
Ma sublime amie Almania Colombo,
double-championne du monde de yoga,
en posture de la roue (Chakrasana).
Cet objectif, je suis en train de m’en détacher. Pourtant j’ai adoré ajouter cette approche si particulière de la contorsion à mon expérience du yoga. Sur certains principes, les deux disciplines se rejoignent complètement (la relaxation, la respiration, l’engagement musculaire, etc.), mais j’ai senti à un moment que ce qui me pendait au nez, c’était de renforcer mes aptitudes naturelles pour les étirements extrêmes (due à mes ligaments hyperlaxes), mais surtout d’accroître mes faiblesses, notamment mon manque de stabilité articulaire et mon gainage minime du corps. Ceci est à l’encontre du travail que j’effectue depuis des années et que je commence seulement à maîtriser. Le yoga, on ne le répètera jamais assez, cherche à amener un équilibre entre la force et la souplesse, le mental et le physique, l’actif et le passif, le yin et le yang, l’intérieur et l’extérieur, le soi et l’autre, etc. Je partais clairement dans la mauvaise direction et j’ai donc arrêté de travailler la souplesse passive.
Cet objectif, je suis en train de m’en détacher. Pourtant j’ai adoré ajouter cette approche si particulière de la contorsion à mon expérience du yoga. Sur certains principes, les deux disciplines se rejoignent complètement (la relaxation, la respiration, l’engagement musculaire, etc.), mais j’ai senti à un moment que ce qui me pendait au nez, c’était de renforcer mes aptitudes naturelles pour les étirements extrêmes (due à mes ligaments hyperlaxes), mais surtout d’accroître mes faiblesses, notamment mon manque de stabilité articulaire et mon gainage minime du corps. Ceci est à l’encontre du travail que j’effectue depuis des années et que je commence seulement à maîtriser. Le yoga, on ne le répètera jamais assez, cherche à amener un équilibre entre la force et la souplesse, le mental et le physique, l’actif et le passif, le yin et le yang, l’intérieur et l’extérieur, le soi et l’autre, etc. Je partais clairement dans la mauvaise direction et j’ai donc arrêté de travailler la souplesse passive.
Ma sublime amie Almania Colombo,
double-championne du monde de yoga,
en posture de la roue (Chakrasana).
Le prix du résultat
Une autre phrase très commune dans l’exercice du yoga insiste sur le fait que ce n’est pas la destination qui compte, mais bien le voyage et toute la richesse d’enseignement qu’il comporte. En visant une posture de flexibilité extrême, j’allais peut-être faire un beau voyage, mais je n’étais tout simplement pas prête à en payer le prix.
M’imposer de passer 4 heures par jour sur mon tapis, très peu pour moi. Je suis quelqu’un de discipliné, mais pas de radical. Cela surprend toujours les gens que je croise quand je leur dis que je ne pratique le yoga avancé qu’une à deux fois par semaine. Le reste de mon temps libre (hors enfants et travail), je m’adonne à d’autres sports de renforcement musculaire, puisque c’est mon point faible et que j’ai compris l’importance de le gommer. Il faut arrêter de croire que le yoga doit se pratiquer tous les jours aux aurores et de manière intensive. Le yoga est une discipline quotidienne, certes, mais polymorphe. On peut pratiquer le yoga même dans les transports en commun, c’est juste qu’il ne s’agit pas d’asanas. Alors, cassons ce mythe qui voudrait que la valeur du yogi se mesure au temps passé sur son tapis !

Je préfère imaginer ma séance d’hatha yoga comme un moment privilégié dans ma vie, un rendez-vous fidèle et régulier qui m’accompagnera toujours. S’il devenait envahissant, que je laissais tourner tout mon univers autour de ma pratique, ça ne serait pas viable sur le long terme. C’est un choix très personnel, mais je l’assume pleinement et vu que choix = sacrifice, j’abandonne l’espoir d’obtenir les mêmes résultats que d’autres yogis qui laissent une plus grande place à l’exercice physique dans leur quotidien. Et comme disent les « amerloques » : « I’m okay with that » (= ça me va comme ça) 🙂
Augmenter sa souplesse dans quel but ?
En soi, je ne supporte pas l’idée de contraindre mon corps à réaliser une prouesse si j’ai un doute sur sa réelle portée. Parce qu’au fond, c’est bien là, tout le problème… Y a-t-il un bénéfice autre que le côté « wahou ! » parfait pour Instagram ? Si la réponse est non, la motivation s’évanouit…
Je suis la première à prôner le travail vers une plus grande mobilité, mais il faut aussi savoir s’arrêter. Pour ma part, j’ai décidé que tendre la jambe en oiseau du paradis ou faire le grand écart suffisait amplement : pas besoin de chercher à descendre sous les 180° en oversplit. J’ai aussi choisi de me contenter de faire toucher le pied et la tête en pigeon royal, plutôt que de chercher à poser les fesses sur la tête en scorpion (même si on est d’accord que ça n’arriverait certainement pas dans cette vie ;))

Pour vous, c’est « waouh » ou c’est « beurk » ?
Je peux comprendre l’envie de savoir tenir en équilibre sur ses mains pour tous les bénéfices que cela apporte : équilibre, calme, accélération du flux sanguin, renforcement de la partie centrale et supérieure du corps, etc. Les backends extrêmes ? J’ai plus de mal à les justifier.
Bien sûr, il y a certains aspects importants communs à ces deux exemples, mais l’étirement intense et la laxité imposée aux hanches et à la colonne vertébrale m’inquiètent. Si mon esprit est dérangé, mon mécanisme de défense s’enclenche et je ne pourrai jamais accomplir cette prouesse, tout simplement.
D’ailleurs, lorsque l’on regarde une posture de très grande amplitude articulaire, on ne se dit pas qu’elle est parfaitement saine. N’importe quelle personne peu sensible à la beauté de la souplesse du corps aura probablement une mimique de dégoût ou de douleur à la vue de ce type de performance. Peut-être est-ce un signe ? Souvenez-vous : si ça n’a pas l’air bon, ça ne l’est probablement pas… Et ce n’est pas le sourire du yogi qui pourra vous sortir de votre inquiétude.
La flexibilité utile et pérenne
Donc je me suis interrogée sur mes propres limites et j’ai compris beaucoup de choses. J’ai la chance de jouir d’une très bonne mobilité. Est-elle suffisante ? Un élément de réponse se trouve dans cette petite anecdote : il y a 2 ans, j’ai testé l’escalade. Mon manque de force et de gainage se faisait cruellement sentir, mais j’ai quand même pu bien m’amuser en compensant grâce à ma souplesse. C’est vrai, pourquoi se suspendre à une prise du bout des doigts quand on peut poser le pied à la place ? Le corps est malin, il trouve presque toujours la solution au problème. Le mien me permet de faire tout ce que je veux sans aucune restriction. Il est parfaitement fonctionnel. Il est donc parfait. Pourquoi exiger plus de lui ?
Évidemment, mon enveloppe charnelle n’a pas la forme idéale que les standards de mode (et du yoga ?) nous imposent, mais je l’aime. Lorsque mon corps ne va pas bien, ma vie ne va pas bien. C’est ainsi qu’au fil de ces réflexions, mon vaisseau terrestre et moi avons fait un nouveau pacte : maintenir la mobilité actuelle aussi longtemps que possible et continuer de travailler la stabilité. Pour cela, hors de question de me lancer dans des exercices physiques sans préparation. C’est pourquoi j’ai soigneusement élaboré un rituel d’échauffement auquel je me tiens rigoureusement (vous pouvez y accéder gratuitement en vous inscrivant à la fin de cet article). Il est évident que l’arrivée toute récente du chiffre 4 dans mon âge (un 4 qui va rester un bon moment -_- !) a tout à voir avec cette résolution. C’est ma façon de continuer ma progression sur le chemin du yoga : voir plus loin que la satisfaction immédiate. Je remercie le yoga de pousser suffisamment la réflexion pour apprendre aux pratiquants à déjouer les pièges de l’ego et à vivre en harmonie avec des choix faits en pleine conscience.

Et vous, avez-vous réfléchi à la raison qui vous pousse à travailler votre souplesse ? Est-ce pour éliminer des tensions ? Pour vaincre des limites mentales ? Pour plus de confort articulaire ? Racontez-moi votre ressenti ! Namaste, chers yogis <3
L extreme, en yoga, comme dans tout, n est pas bon
Merci pour ce message
Tout à fait d’accord ! D’ailleurs ça me rappelle une autre phrase fétiche de mon père : « l’excès nuit » 😉 Il faut savoir prendre du recul pour s’interroger sur la finalité de nos actions… Bonne soirée <3
Ping : Posture de la Sauterelle - Parsva Yogi Dandasana : 3 ou 4 appuis ?
Ping : Yoga en ligne et confinement : Stop à la surenchère !
Excellent! J’ai commenté la même photo de la jeune fille en grand écart.. et je l’ai baptisée « film d’horreur articulaire » . Bravo pour ces bonnes résolutions. C’est la sagesse même. Cette recherche de souplesse et de contorsion me questionne beaucoup aussi.