Dis, le yogi : tu étires ou tu pointes ? (le pied)

Dis, le yogi : tu étires ou tu pointes ? (le pied)*

*à prononcer avé l’accent marseillais ! 

Aujourd’hui, attaquons-nous à un tout petit bout, le bout du corps, le pied ! Quand on avance dans la pratique du yoga c’est inévitable, on commence à viser l’infiniment petit, le minuscule détail que seuls les yeux experts savent déceler. Ne vous méprenez pas, ce n’est pas du chipotage et vous allez bientôt voir pourquoi. Si vous pensiez qu’entre le pied fléchi et le pied pointé, il n’y avait que le pied relâché ou mou, vous vous méprenez ! C’est parti pour une grande révélation sur cet incroyable dilemme dont vous n’avez peut-être pas conscience (sauf si vous vous appelez Marius ou Fanny et que vous vivez à Marseille) : le pied, on l’étire ou on le pointe

S’adapter au mode “yoga” de la tête au pied

En cours de yoga, on a énormément de pratiquants qui sont d’anciens danseurs. Ils sont reconnaissables à 10 000 km par ces trois points : 

  • la poitrine figée ;
  • les hanches qui partent volontiers sur les côtés (avec les pieds en canard) ;
  • les pieds pointés en forme de noix de cajou. 

Attention, loin de moi l’idée de me moquer, mais si les danseurs présentent des aptitudes certaines à la pratique du yoga, ils ont aussi un énorme travail à fournir pour se reprogrammer en mode “yoga”. Désapprendre ce que l’on sait n’a rien de facile et pour ça, ils ont mon respect absolu (idem pour les artistes de cirque, les gymnastes, bref les sportifs de tous bords) ! Mais concentrons-nous sur les noix de cajou du bout des jambes… Il y a tout un tas de postures en yoga qui requièrent d’avoir les pieds flex (orteils retournés vers le tibia), et d’autres, qui demandent les pieds… positionnés autrement ! “Mais encore” ? Me direz-vous… En cours collectif de yoga, on vous dira “pieds pointés” pour que ça parle à tout le monde, mais en vérité, ça demande de pousser la réflexion.

La question des directions en yoga, du bout des doigts jusqu’aux orteils

arc-debout-yoga-bikram

Prenons une posture typique du yoga Bikram : l’arc debout (Dandayamana dhanurasana en sanskrit). Fascinante et terriblement intense, cette posture met en évidence toutes les qualités du yogi : force, équilibre, souplesse. Tout son accomplissement repose sur la capacité à créer des lignes en directions opposées : le bras qui s’étire en avant, la jambe de ciel qui crée la résistance en poussant en arrière, mais aussi la poitrine qui descend et le pied qui monte. 

Quand j’effectue cette posture, j’utilise le pouvoir de la visualisation pour la tenir. J’imagine que des faisceaux lumineux jaillissent de mes doigts et de mes pieds. En faisant ça, j’essaie de m’étendre au-delà de mes limites. Non, ça ne veut pas dire que je tire trop sur mes ligaments, ça veut dire que pour augmenter la tension et donc la stabilité, je m’imagine aller au-delà de ma limite charnelle. Ça marche même pour la posture du paon où, dans ce cas, il faut étirer les pieds et le sommet du crâne en sens opposés. Ne vous imaginez pas que je suis perchée ou fan des sabres lasers à la Star Wars, hein ?! C’est très mécanique tout ça en fait…

La mécanique de la force dans la jambe et le pied

Si j’étire vers le ciel mes orteils du pied qui est en l’air, je suis cohérente avec l’une des lignes qui soutiennent la posture. Si je cherche à trop pointer le pied, je recourbe alors mes orteils vers une autre direction que celle de la jambe toute entière et la ligne n’est plus droite. Elle ne vise plus la stratosphère et ma pose s’affaiblit. 

En réalité, j’aimerais avoir un pro de la physiologie pour m‘expliquer ça, mais voici ce que je ressens : le pied étiré jusqu’au bout des orteils vers le haut rend ma cuisse plus forte. Quand je courbe mes orteils façon noix de cajou, il me semble que je perds cette contraction. Je gagne une contraction plus localisée, au niveau de la voûte plantaire, mais la puissance générale de la jambe s’amenuise.

Prenons maintenant la posture de l’étirement vers le haut en position assise – Urdhva Mukha Paschimottanasana. On s’accroche aux talons pour utiliser la prise afin d’accentuer l’effet de traction de la colonne vertébrale. Si vos orteils ne s’étirent pas vers le haut, mais au contraire, se recroquevillent pour pointer les pieds, la pose perd de sa force et la traction verticale est nettement moins efficace. 

Urdhva-Mukha-Paschimottanasana

Sur cette photo, les orteils sont recroquevillés et donc la traction perd de sa force, ce qui se reflète dans la courbure du dos. 

Urdhva-Mukha-Paschimottanasana-yoga

Sur cette moto – ok, la blague est nulle mais j’avais envie de déterrer ce petit délire de photomontage ! – les orteils s’étirent vers le haut, les bras sont donc plus actifs car solidement accrochés, et le dos est plus redressé. 

Avec cette réflexion, je souhaite vous amener à une profonde conscience de votre ressenti. Je crois que typiquement, la question de savoir si le pied, on l’étire ou on le pointe est un détail tellement infime que ça représente finalement un sacré exercice de connexion avec son corps !

Allez, les yogis qui en veulent plus : au travail ! Menons ensemble cette enquête cruciale qui ne nous rendra pas moins bêtes que nos pieds, sinon, on aurait trop les boules 😀 ☞ Ok  je sors … Mais n’oubliez pas que savoir sourire en yoga, c’est bon pour vos postures ! Et contrairement à ce que vous pourriez penser, j’adore manger les noix de cajou :p

Vous essayez et puis vous me racontez ? C’est juste en bas de page  pour les commentaires ! 

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